Nema est le chef-lieu du HOD EL CHARGHI, une région de l'extrême sud-est de la Mauritanie, limitée à l'est et sud par le Mali, ex-territoire du Soudan français.
A cette époque l'état civil était presque inconnu dans le pays et plus particulièrement dans les zones de brousse, souvent éloignées des centres administratifs coloniaux.
III - Ma vie d'écolier…
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A l'époque il n'y avait que deux écoles, de trois classes chacune, dans toute la région. L'une était installée à Timbédra et l'autre à Néma, les deux villes étant distantes d'une centaine de kilomètres. Les trois classes de école correspondaient respectivement au cours préparatoire (2ans), et au cours moyen (2ans).
A l'école de Néma que je fréquentais, il y avait une cantine scolaire pour les élèves venus de la brousse comme moi. Nous y avions droit aux trois repas du jour : petit déjeuner, déjeuner et dîner ; nous avions droit aussi à une tenue une ou deux fois en année scolaire composée d'un boubou et d'un saroual en percale blanche.
Nous logions en ville chez les correspondants de nos familles, voire de nos tribus. Ma correspondante était une femme assez âgée, de la tribu des Tadjekante. Elle avait sa maison dans le quartier de Néma, dénommé Délouba. Elle était veuve ou divorcée et vivait seule avec son fils âgé de 25 à .30 ans, souvent malade et absent.
Nos enseignants étaient surtout des africains : sénégalais, maliens et mauritaniens. Le régime scolaire était très sévère. Nous étions battus par les maîtres. Le châtiment était parfois des plus atroces. Je n'avais comme encadrement que celui des maîtres, quand j'étais en classe.
Ma logeuse était incapable de m'encadrer, d'abord parce qu ‘elle n'en avait aucune envie et ensuite parce qu'elle me voyait très rarement. Coupé brutalement de mes parents, de leur amour, de leur chaleur, du contact des proches et des amis, j'avais très tôt ressenti tous ces besoins, d'où ma tendance à changer souvent de correspondant, recherchant de nouveaux amis, la chaleur et l'amour perdus, etc.…
Je n'étais pas un mauvais élève, mais seule la peur du châtiment corporel m'astreignait à une certaine assiduité ou sérieux. A mon âge, dans mon isolement, ma solitude, mon abandon et au milieu de l'indifférence général, il n'y avait que cette peur pour me guider, me conseiller, me raisonner, me tenir compagnie.
Ma scolarité primaire s'était déroulée normalement seulement entrecoupée par le décès de ma mère, en septembre ou octobre 1953 ou 1954, puis de mon père en mai ou juin 1954 ou 1955. Bien évidemment, j'avais ressenti très douloureusement ces pertes et j'avais dû les affronter seul, sans presque personne pour me consoler.
Dans le désarroi et la solitude de mes pensées puériles, j'avais décidé de ne plus adorer cet Allah (qu'Il me pardonne). Qui, coup sur coup, m'ôtait subitement le seul sentiment de réconfort que j'avais, à savoir : revoir de temps à autre mes parents. C'est en 1967, à l'âge de 24 ans, que j'ai levé cette mesure…
J'ai obtenu mon C.E.P.E. (Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires) en 1956 et réussi mon admission au concours d'entrée en sixième en 1957. Mon expérience au Collège Xavier Coppolani à Rosso (Sud-ouest de la Mauritanie) a été de courte durée. L'entière liberté découverte au Collège y avait beaucoup contribué : liberté de sécher les cours, liberté de répartie au professeur, liberté de fumer, d'entrer, de sortir, de faire ce que je voulais… C'est-à-dire tout ce dont j'avais été frustré à l'école primaire. Mon enfance brisée, comprimée, confinée n'a pas tardé à resurgir à la première occasion.
C'est ainsi qu'après avoir redoublé ma sixième, je fus exclu définitivement à la rentrée scolaire 1959/1960.
Bien que reconnaissant tout à fait ma part de dans cette exclusion, je demeure convaincu aujourd'hui que si j'avais été bidhane, elle m'aurait été évitée.
Comme un malheur ne vient jamais seul, ce fut également au cours de cette même année que je perdis mon unique sœur, foudroyée sous notre tente. C'était elle qui, courageusement, avait pris le relais de papa et maman. Elle laissait derrière elle deux petites filles âgées respectivement de trois ans et d'à peine une année. Le terrible retour du bâton… Le choc de mon renvoi avait été terrible. Brusquement j'avais réalisé que mon expérience d'écolier avait été un échec total et donc une très grande déception pour les miens et pour moi ; au fil des ans, en effet, nous nous étions fait à l'idée que ma scolarité n'était pas, après tout, une mauvaise chose. Chacun s'était habitué à y voir un signe du destin.
Certes ma mère n'était plus là pour partager notre douleur et notre déception, se rendre compte par elle-même combien ma honte était grande, combien je me méprisais et me haïssait : j'avais réalisé tout à coup que j'étais seul responsable de ce qui m'arrivait. Cette culpabilité devenait d'autant plus insupportable que je m'étais trouvé sous la hantise de la trahison de la mémoire de ma mère. Psychologiquement, j'avais côtoyé la mort de très près, la mort que j'entrevoyais comme la seule façon de fuir la honte et l'humiliation.
Je ne saurai sûrement jamais par quel miracle j'ai pu survivre à cette terrible épreuve de mon renvoi du collège alors que cette mesure était, à mes yeux, synonyme déjà de la mort… pas plus que je ne comprendrai peut-être jamais pourquoi, après avoir lâchement rejeté cette mort, ma vie n'a plus été qu'une succession de défis… L'éveil ou la prise de conscience…
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IV - Mes défis et combats de toujours
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Dorénavant, véritablement seul, ne connaissant pratiquement personne, jeune, novice, très peu crédible et, ce qui n'était pas pour me faciliter les choses, hartani de surcroît, je n'avais pas d'autre alternative que de surnager ou périr.
M'imposer, me faire accepter, me faire respecter devint une obsession… Je compris très vite que cette ambition démesurée pour mon âge et mon niveau et cette rage insatiable d'exister véritablement passaient d'abord et avant tout par moi-même : Il fallait que je m'assumasse pleinement, que j'aie confiance en moi-même, que je m'imposasse obligatoirement à tous. Pour cela, il fallait être cultivé, sérieux, compétent, travailleur, honnête, juste et droit ; ne pas mentir, ne pas médire, s'élever au-dessus des bassesses, ne jamais s'y impliquer, être courageux et même au besoin téméraire. Etre un adolescent parfait en attendant d'être un parfait homme, voilà ce qu'il me fallait pour être accepté par les autres, à défaut de pouvoir m'imposer à eux ! Mon combat a donc toujours été contre moi-même avant d'être contre les autres : Sortir coûte que coûte du néant, de l'anonymat, de l'inexistence ! Ma soif de culture générale, celle de la vie en particulier, ne trouva à s'étancher qu'à travers la lecture qui fut, pendant de très longues années, mon passe-temps favori. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main et j'écoutais beaucoup la radio, attentif à tout ce qu'elle pouvait diffuser. J'étais tout à fait attentif à écouter les autres surtout quand ils font étalage de leurs connaissances et de leurs expériences quelles qu'elles soient. Une carrière administrative vite commencée… Je fus, à la suite d'un petit test de sélection, retenu pour remplir des tâches de bénévole au secrétariat du Cercle de Néma, immédiatement après mon exclusion. Très vite donc le chef du secrétariat du commandant de cercle put se décharger sur moi en ce qui concerne de nombreuses tâches courantes : enregistrement du courrier, dactylographier du courrier non confidentiel, etc.
En décembre 1959, un concours direct fut ouvert au niveau national pour le recrutement de commis ou secrétaires d'administration. J'y participais naturellement avec toutefois un coup de pouce du Commandant de cercle français de l'époque qui avait accepté mon inscription parmi les candidats alors que je n'avais pas l'âge requis de 18 ans.
L'opération avait consisté à informer, par message radio, de ma candidature en spécifiant que le dossier suivrait. Le concours se déroula le 10 décembre sur toute l'étendue du territoire. Il fallait cependant attendre presque sept longs mois avant d'apprendre les résultats.
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V - Vint l'indépendance en 1960
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Ce n'est qu'en juin ou juillet 1960 que l'arrêté proclamant les résultats et portant affectation des admis parvint à Néma. Je faisais partie des heureux élus et j'étais muté à Atar, en Adrar, à l'autre bout du monde, dans le nord tout à la fois craint et abhorré par les populations du sud-est de la Mauritanie à cause de ses rezzous meurtriers et surtout à cause de ses rafles d'esclaves qui n'ont jamais visé que les Haratines.
J'arrivai donc à Atar le 21 juillet 1960. J'étais plus que jamais désemparé, désorienté, complètement isolé et perdu jusque pour moi-même dans un environnement et parmi un monde à la fois inconnu et qui, de surcroît, me faisaient peur. Présenté au Commandant de cercle, Monsieur Vésy, un français aussi, celui-ci s'était exclamé : > Il m'avait accordé trois jours de repos, peut-être pour me remettre des fatigues du voyage particulièrement éprouvant par la route à l'époque, mais peut-être aussi pour me donner le temps de me remettre de mes émotions.
L'indépendance du pays fut proclamée quelques mois après : le 28 novembre 1960.
Les compétences des autorités administratives – commandants de cercle, adjoints et chefs de subdivision- furent transférées peu après à des administrateurs nationaux Bidhanes et Négro-africains. Affecté à la subdivision centrale d'Atar, je m'étais retrouvé sous les ordres à la fois du chef de subdivision et d'un secrétaire plus ancien et plus expérimenté que moi ; tous deux étaient des Bidhanes.
Au bout de quelques mois (je n'ai aucune idée de leur nombre) je m'étais retrouvé seul face au chef de subdivision et surtout face à mes responsabilités, le premier secrétaire ayant été muté au cabinet du commandant de cercle, au premier et seul étage de la bâtisse qui abritait les deux administrations territoriales. …et très mouvementée…
Le premier défi existentiel me mit aux prises avec le commandant de cercle de l'Adrar lui-même, feu Ibrahima KANE, à Atar. Un garde très fouineur et très envahissant lui ayant rapporté certains de mes propos, il m'avait convoqué dans son bureau et avait exigé que je lui présentasse mes excuses devant témoins : le commandant de la brigade de gendarmerie (un français encore) et le garde en question. Ayant considéré que la manière et la forme étaient trop vexatoires, voire humiliantes, j'ai refusé net de présenter mes excuses et ce après avoir confirmé les propos rapportés par le garde. Il me renvoya sèchement de son bureau en me traitant de tous les noms et m'interdit de remettre les pieds dans les lieux, jusqu'à nouvel ordre.
J'étais stagiaire et mon renvoi était quasiment automatique, mais je l'avais préféré à l'humiliation. Il mit un point d'honneur à me faire revenir sur ma position, alternant les pressions extérieures et les siennes, la persuasion et les menaces, le tout en vain. A l'issue d'une ultime convocation et constatant qu'il ne m'impressionnait pas du tout, il m'avait enjoint de rentrer chez moi...
Une ou deux années après ce généreux conseil, je fus muté par décision de Nouakchott dans le sud du pays, dans le Brakna, à Boghé. Le désappointement du commandant de cercle avait été tel qu'il m'avait sommé de quitter Atar, le lendemain même. La providence fit qu'il tomba la même nuit une très forte pluie (on était en août 1962) qui provoqua la fermeture de la seule piste ou route. Informé de ce contretemps, le commandant de cercle décida de me céder sa place dans l'avion qui partait le même jour...
Venu à l'aéroport, accompagné de son épouse, pour me voir embarquer dans l'avion en partance pour Nouakchott, il fut certainement surpris de me voir venir à eux et de m'entendre dire, en lui tendant respectueusement la main.
Il avait retenu ma main et m'avait dit : Pourquoi cette réaction de ma part ? La réponse, je l'ai déjà donnée plus haut :
mes défis et mes combats ont toujours été contre moi-même, pour me forger un caractère, une personnalité, être un homme, atteindre mes propres limites.
Je n'éprouve généralement ni haine ni rancune pour mes contradicteurs, car dans mon esprit ils n'ont occupé qu ‘une place tout à fait secondaire, fortuite, par rapport à celle, très principale, permanente, qu'occupe mes défis et mes combats. Ils ne sont pour moi qu'un champ expérimental, jamais recherché mais rencontré, par hasard…
Je surprends toujours ceux qui me connaissent par mes colères orageuses qui tombent aussi vite qu'elles apparaissent.
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VI - Mon ascension, un parcours semé d'embûches...
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A Boghé et Aleg, de 1962 à 1968 (avec toutefois une interruption de 6 mois de stage à Nouakchott), à Aïoun et Atrouss, de mai ou juin 1968 en décembre 1969 et à Tichit, de mars en décembre 1970, j'ai eu de nombreux défis à relever face aux différentes autorités administratives sous les ordres desquels j'avais été successivement placé.
Les frictions nombreuses que j'ai eues tout au long de ma carrière administrative étaient toutes inhérentes aux mentalités de mes chefs tous issus de milieux aristocratiques ou bourgeois- qui avaient tendance à ne voir en moi qu'un esclave secrétaire.
Mon âge et ma condition sociale les y encourageaient objectivement. Mes réactions les surprenaient et les révoltaient toujours, considérant ma fierté, mon assurance et le sentiment général de liberté et d'aisance que je dégageais, pour de l'arrogance.
Il me souvient par exemple qu'ayant un jour fort contrarié mon chef, le préfet feu Cheikh DIALLO, dans son bureau, il était allé jusqu'à menacer de me gifler si je répétais le propos en cause. Sans aucune hésitation, je l'avais répété. Le préfet s'était levé fou furieux de son fauteuil, avait fait le tour de la table, s'était planté devant moi et avait levé le bras pour apparemment m'asséner la gifle promise. Il avait hésité une fraction de seconde et avait rabaissé le bras, l'index pointé en avant et, l'appuyant légèrement sur ma tempe, s'était étonné : D'un amour propre très chatouilleux, j'avoue de côté qu'il m'est souvent arrivé de me formaliser pour des rien, y percevant parfois une volonté maligne de la part de mes contradicteurs, ce qui ne saurait être toujours vrai. Parfois aussi certains abus délibérés de mes chefs, envers les administrés, généralement des haratines dans ces cas, m'avaient poussé à engager ouvertement les hostilités. A l'issue du stage effectué à Nouakchott entre 1964 et 1965, nous étions 10 à être reçus au concours de fin de stage et promus au grade de rédacteurs de l'Administration générale (cycle B) pour compter du 1er janvier de l'année suivante (1966.)
J'avais été reçu major de la promotion, ce qui ne m'épargna pas, cinq ans après, à Maghama, au Gorgol, de me retrouver sous les ordres d'un promotionnaire catapulté préfet alors qu'il était classé sixième de la promotion. Lui, bien évidemment était d'une famille aristocratique (chef d'une tribu) alors que moi je n'étais qu'un fils d'esclave. Mes vigoureuses protestations écrites eurent pour conséquence mon affectation, en juillet 1972, en qualité de chef d'arrondissement d'une localité sans population et sans eau, Temessoumitt (département de Moudjéria) au point d'intersection des régions de l'Adrar, du Trarza et du Tagant dont elle dépend administrativement. Cette promotion, parce qu'elle était tardive et au n'avait réussi qu'à renforcer en moi le sentiment d'injustice et de discrimination que j'ai toujours au contact de l'Etat et de ses représentants. Contraint et forcé de résider à Moudjéria, j'eus des problèmes avec mon chef direct, le préfet du département, feu Ismaïl Ould ABOUMEDIANA. Mis au courant de la situation qui prévalait entre nous, le pouvoir central me muta à Ouadane, en Adrar, un arrondissement perdu lui aussi dans le désert, mais beaucoup plus vivant que Temessoumit.
En mars/ avril 1975, je fus convoqué à Nouakchott pour suivre un stage de perfectionnement (recyclage) de quatre mois à l'issue duquel je devais être enfin nommé préfet.
Une fois à Nouakchott j'appris que ce recyclage était parallèle à un autre de même durée qui préparait au concours d'entrée au cycle A Court de l'E.N.A. (Attachés d'administration générale) je fis aussitôt part au ministère de l'Intérieur de mon souhait de préparer le concours d'entrée à l'ENA.
Le ministre en personne me convoqua et tenta de me persuader de ne pas renoncer à ce pour lequel il m'avait convoqué, allant même jusqu'à me rappeler que je n'étais pas sûr de réussir mon entrée à l'école Nationale d'Administration. La pression était de taille, mais je la balayai d'un revers de main.
Voyant qu'il prêchait dans le désert, il utilisa son ultime arme en exigeant de moi une démission écrite du corps de commandement.
L'objectif de la manœuvre était clair là aussi : en cas d'échec au concours d'entrée, il ne serait plus question de me reprendre dans le commandement et ce serait par ma seule faute. J'acceptai néanmoins de lever le défi en signant ma démission.
Le résultat fut qu'à la rentrée, un cycle nouveau, le cycle A Long (Administrateurs civils bilingues) était introduit à l'ENA. Les conditions pour y entrer était pour le professionnel que j'étais, les mêmes que pour le cycle A Court. Le concours direct concernait quant à lui les bacheliers. Je passai donc les deux concours et je fus reçu aux deux. J'optai pour le A Long, malgré les matières arabes et les mathématiques qui occupaient une part non négligeable de l'enseignement qui y est dispensé et mes limites certaines en ces matières. La promotion, les premières, ne comptait que dix étudiants dont neuf bacheliers et moi. La scolarité dura quatre ans. A la sortie, j'avais été classé 3ème de la promotion et je fus immédiatement promu adjoint au gouverneur du district de Nouakchott, chargé des affaires administratives.
Quatre mois après, je fus nommé préfet central à Rosso où j'eus trois épreuves de force avec les trois gouverneurs qui se sont succédé durant la seule et unique année effectuée en charge de ce département.
Je fus ensuite promu gouverneur de la région de Gorgol (Kaédi) le 1er janvier 1981. J'y suis resté jusqu'au 10 octobre 1984 et j'eus , là aussi, à relever des défis importants contre des proches du chef de l'Etat Mohamed Khouna ould HAIDALLA.
Il s'agissait en l'occurrence du commandant Mohamed Lemine ould ZEIN, alors membre du Comité Militaire de Salut National et président de la Commission régionale de ma région et du capitaine MOULAYE Hachem en charge du Commissariat à la sécurité alimentaire.
J'eus également à critiquer ouvertement, dans mes rapports officiels, la politique du Gouvernement.
J'ai enfin, en deux occasions au moins, fait part directement de ces critiques au chef de l' Etat lui-même, au cours des deux seules audiences qu'il m'ait accordées, une fois à Kaédi et une deuxième fois à Nouakchott. Une fois, au cours d'un déjeuner offert par le même chef d'Etat aux gouverneurs des régions j'eus, durant tout le temps passé avec lui, à lui apporte seul, en présence de tous les gouverneurs, du Premier Ministre (l'actuel chef de l'Etat) et de quelques membres du CMSN, la contradiction à propos de son protégé Moulaye HACHEM, également présent. Le défi était de taille, car jusque là personne n'avait osé parler au président Haidalla comme je l'avais fait. L'une de mes nombreuses satisfactions morales (j'en rends grâce à Allah) sera certainement le jour où je fus convoqué par le permanent du CMSN, alors que j'étais de passage dans la capitale, pour me féliciter et m'encourager à propos d'un rapport très critique dont une ampliation lui avait été adressée : Muté en octobre 1984 dans la région du Guidimakha, à Sélibaby, je n'eus pas à y effectuer trois mois complets parce que je fus nommé ministre du développement rural dans le gouvernement issu du coup d'état du 12 décembre 1984, qui vit l'avènement du président actuel, le colonel Moaouya 0uld Sid Ahmed TAYA. Je fus le premier Hartani revendiquant sa hartanité et la brandissant comme un étendard , à accéder à toutes ces hautes fonctions dans le pays.
Mon entrée dans le gouvernement en 1984 comme ministre du développement rural ne devait rien changer à mes comportements, mes relations et mon engagement.
Je me suis assez souvent opposé à des points de vue du chef de l'Etat, suscitant tantôt sa colère et tantôt son revirement et son sourire et ceci qu'on soit en conseil des ministres ou seul à seul. J'ai en effet toujours considéré que s'abstenir de dire ce que l'on ressentait et surtout ce que l'on croyait était le summum de la lâcheté et de l'hypocrisie.
C'est ainsi que convoqué par le chef de l'Etat en 1986 après la publication du Manifeste négro-africain, j'ai usé de tout mon tact pour tenter de le décolérer . Ma démarche avait consisté surtout, avec force arguments, à lui banaliser la situation. Je lui avais aussi rappelé son devoir de chef de l'Etat qui lui commande, quoi qu'il arrive, de rester serein et d'éviter de se mettre en colère.
Je suis toujours resté sourd aux thèses racistes de plus en plus affichées, et parfois ouvertement…
Je me suis ouvertement opposé à la destitution d'un collaborateur négro-africain, accusé d'appartenir aux Flam et ce en mettant en jeu ma fonction de ministre.
J'ai enfin ouvertement et clairement dit mon opposition à la politique anti-négro-africaine que je voyais se dessiner et j'ai même mis en garde le ministre en charge de l'Intérieur de l'époque contre un dérapage à l'exemple de celui commis par Sékou TOURE de Guinée vis-à-vis des Peuls.
L'idée que mes propos seraient rapportés tels quels au chef de l'Etat ne m'impressionnait guère, bien au contraire… Sur un autre plan, j'ai par exemple refusé de recevoir le frère aîné du chef de l'Etat (qui fait la pluie et le beau temps) soucieux que j'étais de lui faire comprendre, qu'en ce qui me concernait, il reste un citoyen ordinaire…
C'est après avoir vainement tenté de m'instrumentaliser, que j'ai été renvoyé du gouvernement le 18 mars 1988 J'ai donc quitté le gouvernement la tête haute, très bien coté par l'opinion nationale et sans avoir jamais été impliqué dans la moindre affaire sale ou douteuse. Cette popularité n'a pas semblé n'a pas semblé être du goût du pouvoir, car que peu de temps après, dans le souci de ternir mon image de marque, voire de me briser définitivement, il m'intenta un procès devant la Cour suprême pour…
On me reprochait, disait-on, d'avoir ordonné la cession gratuite d'un tonnage d'aliments pour bétail alors qu'il aurait dû être vendu. Je fus condamné à une amende d'environ 100 000 francs français que je n'ai jamais acquittée (je n'en ai pas les moyens), peine tombée en désuétude, à cause du délais de prescription. Le régime actuel, c'est un secret de polichinelle, s'accommode difficilement des idéalistes ou simplement des gens de principe. Ma vocation de militant anti-esclavagiste.
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VII - De mon engagement politique
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C'est mon oncle maternel qui, alors que j'avais l'âge de 10 ou 11 ans et que j'assistais, durant les grandes vacances scolaires, au recensement de la tribu, en m'informant des injustices que subissait ma famille en matière d'imposition notamment en me demandant d'en référer au chef de subdivision – un français – dans l'espoir de l'amener à redresser la situation, a susciter ma révolte contre l'injustice en même temps que ma prise de conscience du problème de mes semblables haratines. Mes parents ne vivaient plus et mon frère aîné était absent.
Notre sœur était une femme et n'avait pas le même nom de famille que le nôtre. J'étais donc le mieux indiqué pour m'occuper des intérêts des miens et ce d'autant plus que je parlais la langue, tant bien que mal.
Je fis part au commandant de ce dont m'avait fait part mon oncle ; il m'avait écouté attentivement, sans broncher ; nous nous regardions dans les yeux… A la fin de mon exposé, il me fixa encore quelques secondes avant de m'enjoindre sèchement : «Sors… Sors, espèce d'impoli ! >>
J'étais bien évidemment sorti sans protester mais profondément humilié et révolté par tant d'injustice vis-à-vis de ceux qui ont soif de justice et ne demandent qu'elle. C'est à partir de ce jour là aussi que j'ai souhaité intensément occupé la même responsabilité que ce commandant. Ce n'est que 15 ou 16 ans après, lors d'un démêlé avec l'un de mes chefs alors gouverneur à Aouin el Atrouss, qui me reprochait de le regarder dans les yeux, que je compris la raison de mon éconduite par le gouverneur français : je n'avais pas cessé de le fixer dans les yeux, ce qui, à mon âge, avait été considéré par lui comme une effronterie inadmissible. Pourquoi ce commandant n'avait-il pas jugé, au lieu de cela, que j'étais tout simplement un enfant fasciné par le bleu de ses yeux ? Voilà comment tout est parti : L'injustice subie à mon corps défendant et ma prise de conscience qu'au-delà de ma petite personne et de ma petite famille, elle est subie par des centaines de milliers d'individus que le hasard de la vie a placés en situation d'infériorité par rapport à d'autres individus. Il s'imposa donc naturellement à moi, pour que j'existe véritablement, de m'investir dans le combat pour la liberté de mes semblables, contre tous les préjugés, d'abord à mon propre niveau en me comportant en homme libre et en homme de bien et ensuite au niveau de la société toute entière en faisant comprendre aux laissés pour compte qu'ils ont les mêmes droits que tous les autres, qu'ils n'ont réellement rien de plus que ceux qu'ils piétinent.
Dans mon obsession de culture, j'étais tombé par chance sur certains livres qui traitent des problèmes d'inégalité aux Etats-Unis et en Afrique du Sud et des combats qui y étaient menés.
Je compris que dans mon pays il fallait livrer le même combat.
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VIII - El Hor, premier mouvement clandestin anti-esclavagiste
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C'est ainsi que dès 1962 et alors que j'étais en poste à Boghé, j'ai commencé à conceptualiser le combat que je mène encore aujourd'hui. Mes réflexions de l'époque sont encore aujourd'hui consignés dans des cahiers. Mais mon combat était personnel, solitaire, intellectuel, et rares étaient ceux qui en avaient connaissance.
Lorsqu'en 1978, à l'ENA je fus pressenti par quelques autres haratines pour réfléchir sur notre situation, j'étais surpris et même étonné que d'autres que moi aient à cœur le même problème. En quelques jours, nous avions formé EL HOR dans la clandestinité. Son premier tract est justement un extrait de mes cahiers. Il a été dactylographié et multiplié par moi-même. Ce titre devait d'ailleurs longtemps supplanter le nom réel de l'Organisation : EL HOR (Organisation de Libération et d'Emancipation des Haratines).
L'inexpérience du jeune mouvement devait conduire très tôt à l'arrestation quasi générale de ses membres fondateurs et un grand nombre des ses activistes à la suite d'une manifestation organisée à Atar pour protester contre la vente d'un esclave. Ce fut une période particulièrement éprouvante pour moi sur le plan moral et psychologique.
Alors que j'étais en poste à Rosso, les nouvelles des arrestations de mes camarades me parvenaient au jour le jour, grâce au directeur régional de la sûreté, un commissaire de police connu pour être particulièrement dangereux et magouilleur. Je compris évidemment que cet excès d'informations procédait d'ordre supérieur dont l'objectif était d'assurer ma surveillance.
Plusieurs fois par jour, même tard dans la nuit, il trouvait le moyen de faire irruption dans mon bureau ou dans mon domicile pour soi-disant m'apporter des nouvelles fraîches. Il s'agissait plus sûrement d'éprouver mes nerfs jusqu'à l'extrême.
Un jour, n'en pouvant plus, je ne pu résister à la force qui me poussait à décrocher le téléphone et à appeler le gouverneur de Nouakchott, un militaire dont j'étais il y a quelques semaines le premier adjoint, pour l'interpeller en ces termes : > à compléter Très cordialement, mon interlocuteur avait répondu à peu près en ces termes : > à compléter
Il mentait sur toute la ligne. Non seulement les arrestations avaient continué, mais comme je devais l'apprendre par la suite, les simples interrogatoires avaient été, pour certains camarades, de véritables séances de tortures. Le camarade Ahmed Salem Ould DEMBA devait, à cause de ces tortures, perdre partiellement la raison ( décédé fin 2003).
J'étais donc seul, isolé, sans aucun contact avec qui que ce soit du groupe dont la stratégie était d'isoler, pour sa sécurité, tout membre actif dans les rouages de l'Etat. J'étais donc isolé depuis ma sortie de l'ENA. Un soir je me décidai à faire partager à mon épouse, une militante du Mouvement, l'objet de mes soucis...
Mon épouse ayant persisté, malgré mon insistance, dans son refus de donner son propre avis, acceptant et s'en remettant entièrement à mon choix, quel qu'il soit, je choisis de rester. Le harcèlement du commissaire de police se poursuivit… Il ne prit fin que qu' au moment où, excédé, j'eus à mettre les choses au point, à ce même commissaire, en présence du gouverneur du Trarza, un militaire de surcroît.
Cette mise au point avait consisté à afficher, haut et fort, ma « hartanité », d'exprimer ma solidarité aux amis arrêtés, de dire au commissaire que « je l'em…, lui enjoins de cesser de m'importuner et advienne enfin que pourra ! »
Ma décision de rester et de subir le même sort que mes camarades m'avait ôté toute crainte, et il me brûlait de précipiter mon arrestation que je considérais inéluctable de toute façon. Les allées et venues du commissaire avaient cessé net. Quelques temps après, un convoi de véhicules de la gendarmerie pénétra dans la cour de ma résidence. D'abord surpris, je fus étonné d'en voir descendre, outre plusieurs gendarmes en uniforme et armés, tous mes camarades arrêtés et visiblement pas si mal en point que cela. Je vins à leur rencontre, les embrassant chaleureusement les uns après les autres. Laissant le reste de ma famille s'affairer à leur aménager où s'installer, je me rendis personnellement au marché de bétail de la ville et j'en rapportai deux grands et gros moutons à sacrifier à leur intention. C'est bien plus tard que je compris qu'on les amenait à Rosso pour leur procès. Dans l'après-midi, ils devaient me quitter pour leur centre de détention : le camp de la gendarmerie.
Je n'ai par contre jamais compris pourquoi on leur fait cette halte dans ma résidence ? Bien que n'y étant pas tenu, je me fis un devoir d'assister à tout le procès, assis au banc du gouvernement. Le président du tribunal – c'était un tribunal militaire – prit un malin plaisir à les questionner de temps à autre à mon sujet : « Me connaissait-on ? , M'avait-on rencontré ? Avait-on entendu parler de moi ?…» A deux ou trois reprises je fus surpris par des membres de la Cour en flagrant délit d'encouragement par le signe à certains accusés. Enfin, dans certaines de ses interventions, l'accusation eut à me désigner, elle aussi, du regard ou d'un geste, pour réfuter ce dont la défense l'accusait à savoir : « Une chasse effrénée aux haratines ! » Je suis toujours resté très calme et j'ai même osé interpeller l'avocat général s'agissant de ses allusions à ma personne, dans les coulisses évidemment. Cette parenthèse fermée, ma lutte a continué, comme par le passé, à mon propre niveau, puis au niveau des haratines que je rencontrai de plus en plus dans le cadre de mes activités professionnelles, mais aussi à travers mes rapports périodiques d'autorité administratives. Ma principale préoccupation, vu les fonctions dorénavant les miennes, était de devenir un exemple de compétence, de droiture, de patriotisme, de courage et d'humilité, non pas pour une quelconque gloriole personnelle, mais bien au contraire pour les Haratines, car il était important pour leur devenir que leur symbole, l'œillère à travers laquelle on les verrait dorénavant tous, fût irréprochable.
Quand j'ai été déchargé du service actif de l'Etat, j'ai attendu tranquillement que mes camarades de El Hor se manifestent. Je ne voulais pas, prendre moi-même l'initiative de me présenter à eux par peur d'être taxé de vouloir m'imposer en leader ou de servir du Mouvement à des fins égoïstes et de… je ne sais quoi encore, toutes choses que je suis dans l'incapacité de supporter.
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IX - Les tragiques événements de 1989
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C'est en 1989, lorsque El Hor opta pour une candidature haratine à l'élection municipale de Nouakchott, que mes amis reprirent contact avec moi, me demandant de me porter candidat au nom du Mouvement. Puisque ces élections intervenaient après les tragiques événements « sénegalo-mauritaniens » avec les conséquences que l'on sait, elles ont été pour mon Organisation et pour moi-même l'occasion d'affirmer haut et fort notre position par rapport à tout cela.
Nous avons défendu et soutenu les justes revendications des populations négro-africaines : leur droit à la vie, à la citoyenneté, au sol, à l'égalité, à la différence culturelle, etc.
En vérité, après les événements de 1989 El Hor, par ma voix, était l'unique Organisation nationale à défendre publiquement les droits des négro-africains. Personne à l'époque n'avait même osé évoquer leur existence, sauf par tracts.
C'est notre position sans équivoque qui est certainement à l'origine de la levée de bouclier qu'a suscité ma liste combattue ouvertement par le régime. Malgré la fraude massive et les malversations, elle réussi néanmoins à faire élire dix conseillers municipaux sur 37. En guise de protestation, je n'ai jamais accepté de siéger au dit conseil. Lorsque la nouvelle des exécutions extrajudiciaires a été connue, El Hor par ma voie a, publiquement et par tract, pris fait et cause pour les victimes et dénoncé énergiquement cet état de fait.
Enfin, dans la vague de contestations qui a suivi, nous avions toujours occupé une place centrale. C'est notamment à notre initiative qu'a été crée le FUDC ( Forces Démocratiques Unies pour le Changement). Lorsque les militaires, pressés par les événements, furent contraints de jouer à « l'ouverture démocratique » je fus convoqué par le chef de l'Etat qui visiblement voulait que je me range de son côté dans cette nouvelle perspective.
Mon Organisation et moi avons répondu par un non catégorique, en demandant publiquement la démission pure et simple du chef de l'Etat et ce à cause principalement des crimes commis au préjudice de la communauté négro-africaine à savoir : assassinats, massacres, torture, spoliation et déportation… Détenu en même temps que les fondateurs du FDUC (de mai-juin 1991 à fin juillet 1991), je participais, activement, à la création de UFD ( Union des Forces Démocratiques) dont je fus le premier secrétaire général. La difficile cohabitation avec des opposants de dernière heure finit par me décider à quitter ce parti ( où j'ai été sauvagement combattu par ceux-là même que j'ai contribué à rapprocher) pour fonder en 1995 Action pour le Changement que je présidai ( A C a été dissout arbitrairement en janvier 2002). Cela ne mit pas fin autant aux attaques directes ou voilées que je continue de subir de la part de mes anciens et nouveaux alliés car, en fait, je dérange beaucoup de monde, particulièrement ceux qui admettent difficilement que d'autres qu'eux occupent les devant de la scène. J'avoue que je ne fais pas souvent dans la dentelle, que je suis direct, voire cassant et donc pas agréable à vivre pour ceux qui ont horreur de la vérité. Je suis, par contre, fidèle à mes conviction, à mes amitiés et à mes engagements. Mon honnêteté morale et intellectuelle que je crois être totale fait que je suis facile à tromper une première fois, puis une deuxième… et même une troisième fois parce qu' au départ mon préjugé est toujours favorable et que les deux autres fois sont à mettre sur le compte de l'erreur, qui est humaine ; mais une fois ces chances passées, il n'y aura plus rien à faire. La confiance ne reviendra jamais. Si le paternalisme des bidhanes, leur condescendance, leur hégémonisme et leur mauvaise foi provoquent chez moi de vives et parfois violentes réactions, il y a aussi que la grande susceptibilité des négro-africains (qui ne cèdent en rien sur de nombreux points aux bidhanes) et leur égoïsme exacerbé ne facilitent guère une bonne entente avec eux. Les haratines quant à eux, naguère exclus par ce qu'esclaves, ne sachant par quel bout prendre cette vie qu'ils découvrent pour la première fois, se dispersent à cause de leurs contradictions, leurs égoïsmes, leurs jalousies, leurs ambitions ou plus exactement leurs prétentions quand bien même il n'auront joué comme rôle, pour la majorité d'entre eux, que d'être haratines. Leur lente et difficile prise de conscience, de même que leur divisions ne sont pas pour déplaire aux autres communautés, qui ne sont pas pressées de leur accorder le statut tant convoité de communauté homogène, respectable et respectée. C'est donc dire que le combat que je mène ne me laisse aucun répit où que je me tourne, et les sujets de friction sont nombreux.
Si en général les attaques des bidhanes ne sont pas directes, apparentes, celles des haratines et des négro-africains sont par contre ouvertes, violentes et fréquentes.
Mes plus grandes déceptions sont toujours venues d'eux et dans le même ordre. Mais hormis quelques rares cas d'extrême lassitude, l'idée de tout laisser tomber pour m'occuper de mes enfants, ne m'a vraiment jamais tenté.
Le combat est des plus difficiles, mais il doit se poursuivre…
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X - Mon parcours politique depuis la constitution de 1991 instaurant le multipartisme _______________________________________________
X.1 L'Union des Forces Démocratiques
Mon expérience à l'UFD puis à l'UFD /Ere Nouvelle est en effet, sur beaucoup de points évoqués, assez édifiante.
Tout a commencé avec les élections présidentielles de 1992 ; l'UFD était un grand parti, ses militants étaient nombreux et décidés. L'illusion qu'une nouvelle Mauritanie était en gestation donnait des ailes à tout le monde.
Il y avait aussi cette réelle volonté, perceptible chez les principaux acteurs, sinon de faire oublier aux uns et aux autres les profondes blessures consécutives aux événements récents de 1989, 1990 et1991, au moins de contribuer à en limiter des séquelles morales et psychologiques en faisant partager par tous leur foi en un changement profond de la société profitable à tous.
Ces maudites élections allaient donc sonner le glas de toute cette euphorie, de tout cet enthousiasme, de toutes ces convictions fortes, de toutes ces généreuses illusions…
Le parti prôna au départ le boycott si des garanties de transparences n'étaient pas obtenues.
Il s'avéra par la suite que ce qui était, une position stratégique pour les uns (mon groupe notamment) n'était qu'un repli tactique pour les autres qui attendaient « d'avoir un candidat crédible, c'est à dire un bidhane ».
L'idée de présenter le plus adulé et plus charismatique du parti (moi) n'étant tout simplement pas envisageable à leurs yeux. Personne ne voulait de moi comme candidat, non pas à cause de mes qualités morales et intellectuelles que personne ne mettait en doute, mais simplement parce que je suis un hartani.
Mon éventuelle candidature était combattue non seulement par les bidhanes, mais également par les négro-africains.
Tous en effet considèrent intérieurement ou ouvertement qu'un esclave ne saurait devenir un prince.
Une fois le candidat trouvé en la personne d'Ahmed Ould Daddah (dont la seule caution politique et morale est qu'il soit le frère du premier président mauritanien renversé en 1978) il y eut un renversement de tendance, prônant cette fois la participation du parti aux élections, non pas en présentant un candidat issu de ses rangs, mais seulement en soutenant la candidature indépendante d'Ahmed…
Mon opposition à cette démarche fera que ledit candidat ne verra plus en moi qu'un vulgaire et redoutable adversaire ou même un ennemi qu'il faut abattre par tous les moyens.
Même lorsque j'acceptai plus tard de revenir sur ma décision, de faire campagne pour lui et enfin d'accepter de demeurer dans l'UFD/EN dont il est devenu le chef, cela n'améliora pas ma cote auprès de lui.
Il travailla activement en vue de me faire quitter le parti où lui et ses alliés conjoncturels se sentaient très à l'étroit à cause de ma popularité au niveau de la base du parti, essentiellement constitué de haratines et de négro-africains.
Si lui se sentait « frustré ou menacé » dans mon rôle de chef incontesté, certains cadres négro-africains, considérant eux aussi que ma popularité auprès de « leur base négro-africaine » leur portait ombrage, n'étaient pas mécontents non plus de me voir partir…
C'est ce que je fis en 1994. Je peux dire aujourd'hui, sans aucun risque de me tromper, que mon départ a sonné définitivement le glas de l'UFD/EN.
l'adhésion de mon parti en septembre 2006 à la Coalition des Forces pour le Changement Démocratique (CFCD) est dans la droite ligne de ce que j'ai toujours prôné : l'unité des partis politiques.
L'objectif est de se mettre d'accord sur un programme commun de gouvernenment et désigner un candidat unique à l'élection présidentielle prévus en mars 2007. Je suis candidat à cette candidature. Bien sûr, si la Coalition porte son choix sur une autre personne, j'accepterai ce choix et soutiendrai l'heureux désigné.
X.2 ACTION POUR LE CHANGEMENT EN 9 POINTS
Quel outil pour le changement ?
Action pour le Changement regroupait des Haratines, des Négro-africains mais aussi des Bidhanes.
- Nous militions tous pour un changement démocratique véritable dans la société. Pour cela il faut la citoyenneté pleine et entière pour tous : liberté, égalité, unité et solidarité de tous les mauritaniens.
- Nous voulons que l'esclavage soit constitutionnellement aboli, déclaré crime contre l'humanité et qu'à ce titre des sanctions soient prévues à l'encontre de ceux qui persisteraient, à le pratiquer.
- Nous reconnaissons ( mais cela n'est pas nouveau) que l'esclavage existe au niveau de toutes les communautés mauritanienne, c'est à dire la communauté maure et les communautés négro-africaines.
- Nous voulons que des programmes spécifiques soient mis en œuvre pour toutes les couches défavorisées dont évidemment les haratines.
- Nous voulons que le caractère pluriculturel de la Mauritanie soit constitutionnellement reconnu scellant ainsi le droit à la différence.
- Nous voulons que les mauritaniens aient la même égalité de chance et qu'ils soient mis dans les mêmes conditions.
- Nous refusons d'oublier les crimes horribles commis à l'endroit de nos compatriotes négro-africains et nous exigeons que justice soit faite, que les coupables soient punis, que les réparations soient consenties aux ayant droit. C'est alors seulement que le pardon pourra être sollicité et obtenu…
- Nous croyons sincèrement à la démocratie et à l'unité nationale sur ces bases et nous la croyons tout à fait réalisable à plus ou moins terme.
- Nous voulons que tous ces changements s'opèrent en dehors de toute violence et de tout esprit revanchard.
Sur ce dernier point nous divergeons fondamentalement avec les FLAM. A propos de quelques points précis…
A la lecture du premier manifeste des FLAM, je reconnais que je n'en ai pas partagé toutes les idées et particulièrement celles qui ont consisté à décompter les mauritaniens sur la base de la couleur et à se présenter en défenseurs ou protecteurs des haratines alors que ses auteurs n'y ont jamais pensé par le passé et surtout parce qu'ils ne les ont jamais approchés politiquement jusqu'ici.
Il y a aussi que j'avais jugé, à juste titre, je crois, qu'il y avait de l'exagération en ce qui concerne l'exclusion des négro-africains au moment de la présentation du document. L'aristocratie négro-africaine – pour ne pas dire les négro-africains en général- a toujours tout partagé avec les bidhanes, y compris le mépris souverain des haratines et partant l'attitude qui consiste à les ignorer totalement.
A l'époque, crier à l'exclusion des communautés négro-africaine était quelque peu exagéré, même si l'accélération de l'arabisation pouvait présager le pire. Bien évidemment, la situation aujourd'hui est pire que celle décrite en 1986. Aucun mot ne pourra jamais faire saisir tout à fait l'intensité et l'horreur de la vague de répression qui à déferlé sur ces communautés. Nous travaillons de concert avec tous ceux qui croient encore à l'idéal de justice, de paix, d'unité et de solidarité. Notre foi et notre détermination pour la réalisation de cet objectif ne faibliront jamais.
Je suis au courant de nouvelles tendances qui se dessinent chez les FLAM...J'ose espèrer que, en majorité, qu'ils ne soutiennent plus que les haratines sont la source de leurs maux et donc leur principal ennemi.
Je crois très sincèrement et très simplement que les haratines qui ont ( par eux-mêmes ou parce qu'ils ont été manipulés par d'autres) massacré ou pillé des négro-africains lors des évènements exceptionnels, ne doivent pas ravir la vedette à tous les autres, beaucoup plus nombreux, qui ont défendu ces mêmes négro-africains, parfois au risque de leur vie.
Le pouvoir déchu de Taya a agi sans la moindre logique, de manière presque paranoïaque. Ainsi la Mauritanie s'est retirée de la CEDEAO, pour se couper encore davantage du monde noir africain alors que celui-ci fait partie de la substance de son peuple, qu'il fait partie de son héritage culturel et historique.
Sans doute a-t-il cru se racheter aux yeux du monde arabe après la catastrophique décision d'établir des relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël, mais ils s'est trompé lourdement sur toute la ligne car outre que rien ne les rachètera de « ce péché mortel » l'intérêt majeur des arabes est sans doute d'étendre et de consolider leurs relations avec les Etats d'Afrique noire avec lesquels ils ont beaucoup de points communs.
Sans un rôle constructif et d'avant garde à jouer en Afrique noire, la Mauritanie ne représente aucun intérêt pour le monde arabe, ni pour le monde islamique, ni même pour ses propres citoyens.
La Mauritanie a pour seule vocation d'être ouverte sur le monde arabe, sur le monde africain car par l'effet du hasard elle se trouve à la rencontre entre ces deux mondes dont elle pourrait constituer une admirable synthèse capable de favoriser entre les deux une totale symbiose.
Dois-je enfin rappeler que l'Afrique noire constitue le seul et unique arrière-pays pour les bidhanes ? Je souhaite donc du fond du coeur l'avènement dans mon pays, comme dans le reste du monde, d'une démocratie véritable, d'un dialogue sincère et constructif, seule alternative à la violence.
Il faut que le pouvoir en Mauritanie crée les conditions d'un tel dialogue. Une fois ces conditions réunies, l'opposition y répondra favorablement à coup sûr…
Les haratines représentent environ 50% de la population totale du pays, elle même estimée à 2.500.000 habitants.
Aux élections de 1996, Action pour le Changement a été le seul parti véritablement de l'opposition à avoir fait élire un député qui, depuis a pris le large…
Aux élections de 2001, AC a fait élire:
- 4 députés: deux à Nouakchott dont moi-même, un à Nouadhibou et un au Guidimaka
- 4 maires : trois à Nouakchott et un à Sélibaby. Et plusieurs conseillers municipaux sur le territoire national
devenant ainsi le premier parti de l'opposition, malgré toutes les contraintes imposées par le régime de Taya et sa machine administrative.
X.3 Fusion de la Convention pour le Changement et APP
Après la dissolution arbitraire de mon parti AC le 2 janvier 2002, dans les conditions que vous connaissez et le refus de ce régime de reconnaître notre nouvelle formation politique Convention pour le Changement ; il a été convenu de fusionner Convention pour le Changement (CC) et l'Alliance Populaire pour le Progrès (APP) au sein du parti APP.
Malgré l'attachement du peuple mauritanien à la démocratie, son aspiration à participer à la gestion des affaires du pays et la lutte qui a été engagée par ses forces vives, patriotiques et démocratiques, le processus démocratique dans notre pays est adapté surtout pour répondre aux orientations et pressions des pays occidentaux ainsi qu'aux changement survenus dans le monde, précisément la chute du bloc socialiste et la course des pays de l'Europe de l'Est vers le système libéral et la mode libérale qui a gagné l'Afrique.
Ces conditions ont coïncidé avec une crise aiguë multidimensionnelle vécue par le régime militaire en place qui était dans un isolement politique total et se débattait dans une crise économique profonde. Ce qui l'a amené à accepter immédiatement des orientations françaises d'Avril 1990 visant le changement dans sa forme pour éviter les conséquences de l'implosion politique. C'est ainsi que le pluralisme est arrivé dans notre pays sous la pression de l'extérieur pour répondre à des besoins pressant du régime lui-même.
Il s'agissait notamment pour le régime déchu du Colonel Taya, de dépasser sa crise et de camoufler ses crimes et ses violations des Droits de L'Homme qui ont culminé en 1989-91 durant toute la période d'exception et de conserver le pouvoir à travers des élections truquées.
Ce processus démocratique avait été préparé unilatéralement sans aucune implication des forces et acteurs politiques dans le pays de manière à assurer au régime sa pérennité.
Ceci s'avère clair à travers les textes qui gèrent le processus démocratique. L'article 104 rajouté à la constitution, après le référendum de 1991, les textes relatifs à la protection de l'ordre publique et ceux organisant les élections promulgués dans des périodes précédent le processus démocratique, dont certains relèvent de la période coloniale, vident de fait la Constitution de son contenu. Les élections étaient des mascarades pour pérenniser l'armée au pouvoir (Présidence de l'Etat, Présidence du Parlement, Direction des grandes entreprises économique du pays). Cette période a été riche d'oppression, d'arbitraire, de confiscation des libertés publiques et des violation des droits de l'homme. Elle se singularisait par: -La dissolution des partis d'opposition et le blocage des activités politiques des autres partis de l'opposition -La censure de la presse indépendante et du barreau des avocats pour les museler -Les multiples arrestations des dirigeants des partis politiques d'opposition et organisations de masse ( syndicats, etc. ) -Les arrestations et tortures d'hommes d'opinion -Les massacres et tortures de citoyens innocents -L'absence de neutralité de l'administration -La carence de l'appareil judiciaire et l'inexistence de voies de recours. -La gabegie, la corruption, le détournement des deniers publics, etc. Cette période est marquée aussi par la détérioration du climat politique et économique par le régime à travers la réanimation des cadres tribaux et régionaux et le recrutement des chefs traditionnels comme ses clients politiques, et la transformation de l'appareil de l'Etat en une entreprise de corruption. Les nominations, les services, avantages et toutes sortes d'intérêts publics sont conditionnés par le soutien au régime Ainsi l'appartenance à la tribu a supplanté l'appartenance à l'Etat, ôtant à la loi son rôle et son pouvoir de protection et faisant du clientélisme le moyen de protection à la place des lois. Ce qui a conduit à la destruction de la notion et de la présence matérielle de l'Etat au niveau du citoyen, hypothéquant l'avenir du pays. Les fraudes dans les élections ont fait perdre au citoyen toute confiance en celles-ci et en la démocratie. Même si l'opposition parvient, par le biais des élections, à certaines places électives (députés ou maires), les portes resteront toujours fermées devant tout changement effectif car les institutions parlementaires et communales ne disposent d'aucune compétence réelle. L'expérience des dernières élections a prouvé que le régime est incapable d'admettre l'opinion de l'autre car la présence d'un nombre limité d'élus au sein des institution de l'Etat l'a indisposé fortement. Que se passerait-il si l'opposition avait obtenu un nombre considérable d'élus au parlement. Les réalités de la société et de l'opposition s'ajoutant à la volonté et au comportement du régime ont conduit le processus démocratique à de tels résultats. La société, à cause de son sous-développement et de l'analphabétisme, était un instrument docile aux mains du régime et des chefs tribaux qui usent à la fois de séduction et de pression.
Les partis d'opposition, du fait des conditions de leur création dans la précipitation et l'empressement, les multiples problèmes internes dont ils ont été l'objet, la faiblesse de leurs moyens matériels, leur jeune âge et leur incapacité à rassembler leurs efforts dans une action commune et continue, n'ont pas su transmettre suffisamment leurs messages aux masses, surtout en milieu rural, lequel constitue le vivier du régime et de ses alliés ; elle n'a, non plus réussi à influencer, de manière décisive, le « processus démocratique ». Celui-ci, se trouvant dans l'impasse, toute ouverture d'horizons futurs est conditionnée par la capacité de l'opposition à unir ses efforts afin de créer les conditions favorables à une transition démocratique capable de se développer, non de tenter d'améliorer un processus en crise dés son départ.
En octobre 2003, le parti APP avait pris la décision de participer aux élections présidentielles en présentant ma candidature.
Dans ce contexte, j'avais dit qu'il était nécessaire d'œuvrer au sein de l'opposition pour que :
- le candidat du parti soit l'unique candidat de l'ensemble de l'opposition afin de sauvegarder l'unité de celle-ci
- Au cas où il y aurait pluralité de candidats, que prévale une bonne coordination entre eux
- L'élaboration d'une stratégie d'actions communes de l'opposition pendant et après la campagne, ce qui suppose de travailler, ensemble, dans le cadre d'une vision, en partage, de l'alternance démocratique.
Aujourd'hui, 11 novembre 2006, je dis pareil!
La Mauritanie ne doit pas louper son entrée dans une vraie démocratie le 19 novembre 2006, date des premières élections après la chute du régime de Maaouiya. Il faut absolument qu'elles soient libres, transparentes et démocratiques.
Ces élections sont très importantes. Ce sera le premier test grandeur nature de de la sincérité des militaires dans leur volonté maintes fois exprimée de rendre le pouvoir aux civils après les élections présidentielles prévues en mars 2007.
Merci beaucoup de m'avoir lu et vive la Mauritanie!
14 Comments:
At 13 novembre, 2006, Yanis le R. said…
Je vous félicite pour le lancement de ce blog.
Les hommes politiques ont besoin de dialoguer et d'entendre leurs compatriotes surtout pendant les étapes cruciales de notre histoire.
Vous êtes un homme qui n'aime pas la langue de bois et les discours démagogiques.
Mon souhait c'est que le blog soit ouvert et que vous acceptiez les critiques, toutes les critiques.
Vivement l'alternance!
At 13 novembre, 2006, Anonyme said…
vous avez mon soutien inconditionell.yakouba tandia ,New york .USA.
At 13 novembre, 2006, Anonyme said…
Bien que je suis militant du RFD, je ne peux que saluer cette initiative de la part d'un grand, tres grand homme politique mauritanien. Meme si je ne partage pas toutes les idées de Messoud O Boulkheir je lui concede un passé militant honorable, de positions claires et un courage politique caractéstique des hommes d'état.
Esperons que le blog serait alimenté régulierement et qu'on va pouvoir discuter directement avec le président Messoud.
Encore mes felicitations,
At 13 novembre, 2006, Anonyme said…
selamaleykoum cher Massoud,
Je suis mauritanien Bidhani, je viens de vous lires attentivemment. Même si je suis pas totalement d'accord avec toutes vos idées, je vous salue très chaleureusement en vous souhaitant bonnes chance aux éléctions.
Je tiens aussi à vous dire que malgré vos
éxagération de temps en temps, il n'y a pas que des haratines qui sont avec vous ; beuacoup de bidhane et de Kwar vous soutiennent....alors bon courage...
à bientôt
un des vos sincères compatriote...
At 13 novembre, 2006, Anonyme said…
Militant de l'APP section France et trés ardent deffenseur de la cause Haratine, je me réjoui de la naissance de ce blog, qui vient atténuer l'absence d'un site officiel de l'APP sur la toile.
je fais parti de ceux qui croient en vous et vous encourage dans votre digne combat pour l'émacipation de la Mauritanie et des Haratines.
At 14 novembre, 2006, Anonyme said…
Cher Messoud
Bravo pour ton milantisme sans faille et votre capacité d'adaptation et de changement,dans un monde où les NTIC s'imposent plus que jamais,dans toutes les actions humaines...
Continuez votre combat et ne vous fiez pas de vos ennemis,qui sont pour la plupart ceux de la nation!!!
We Choukren!
At 14 novembre, 2006, Anonyme said…
J'ai toujours gardé distance avec la vie politique mais aujourd'hui, en lisant votre parcours, je décide désormais apporter ma modeste contribution à la lutte légitime que vous menez depuis ci longtemps;
A compter de ce jour je rejoins les rangs de l'APP.
L'Histoire retiendra la haute portée de votre combat pour lequel je vous dis MERCI!
At 14 novembre, 2006, Anonyme said…
Mr. Boulkheir, je vous felicite pour l'initiative que vous venez de prendre, vous etes entrain d'etablir une bonne coutume pour vos homologue, Jai appris beaucoup de choses sur votre vie personnelle et votre histoire de militant, merci pour ca. Permettez moi de dire que J'etais surpris de vous voir utiliser le mot "esclave" en decrivant cette pauvre dame decedee. En lisant j'ai senti que vous pouvez accepter d'etre servi par un esclave, j'espere ce n'est pas le cas.
Sitation:
"Elle y a joué tous les rôles : mère protectrice, sœur, fille, et … esclave."
Merci et bon courage.
At 16 novembre, 2006, Anonyme said…
Je vois en vous Monsieur Messaoud et dans l'état actuel des choses l'acteur politique le plus sérieux et le plus sincère avec son peuple toute ethnie confondue.
Bien que Bidhani, je reconnaîs votre combat pour la correction des déformations de la société féodale mauritanienne, néanmoins, la spontanéité et la rébellion ne sont certainement pas ce qu'il faut actuellement pour un petit pays comme le notre, dans un monde où les arabo-berbères et les négro-africains sont les seuls esclaves résiduels de la planète, car ils souffrent tous de l'injustice du monde.
S'il arrive que vous soyez élus chef d'Etat prière d'y penser, car la Mauritanie ne pourra certainement pas tenir la tête aux grands requins du monde, et avec peine aux petits requins voisins (Sénégal, Maroc).
Tout cela dit, je songe sérieusement à vous soutenir comme bien d'autres de mon genre, pourvu que vous soyez encore plus conciliateur, moins Hartani et plus mauritanien (ce qui est loin d'être contradictoire).
Bidhani mais vraiment pas raciste.
At 16 novembre, 2006, Anonyme said…
Cher Messoud,
J'apprends ce matin sur Al Akhbar,qu'à Guerrou-je crois- votre parti aurait soutenu une liste indépendante contre une liste d'un parti poplitique(je ne sais plus lequel).Si tel est le cas,je trouve que c'est une décision qui vient en contradiction avec vos principes et vous demande de corriger le tir pendant qu'il est encore temps...
Merci
At 17 novembre, 2006, Anonyme said…
Bonjour Mr le Président
J'ai lu attentivement le mot de lancement de votre bog. C'est une très louable initiative. Je comprend parfaitemment les cris de coeur que vous lancez eu égard à votre origine hartani, c'est votre droit le plus absolu et peut être que si j'avais cette origine j'aurai fait la même chose. Mais je me permettrai de faire les commentaires suivants:
1. Votre généralisation relative aux comportements et aux habitudes des bidhanes mais aussi des haratines et négro-africains mérite d'être nuancée: le racisme des bidhanes, l'égoisme des négro africains... ces "qualificatifs" groupés ne sont pas permis pour un homme de votre hauteur dont les connaissances du milieu et des hommes ne peuvent être mises en doute. Est ce que une pauvre grand mère bidhania vivant dans une petite localité et ne possdant aucun esclave , ce qui est la situation de la majorité des maures et des négro africains peut-elle être considérée comme esclavagiste ou raciste? Attention aux clichés et à la généralisation. C'est une très infime minorité de maures et de haratines et je suppose de négro africains qui possèdent des esclaves. Ma famille, celle de mes oncles paternels et maternels et quand je regarde autour de moi, celle de plusieurs de mes amis, n'en possèdent pas et pourtant je suis issu d'une famille maure normale pas très pauvre et pas très riche. Donc mon cher président, pour qui j'ai voté lors des municipales et des dernières présidentielles, bien que je ne vous ai jamais vu sauf à la télé, évitez l'amalagame. Stigmatisez les esclavagistes et les racistes en les décrivant mais pas les collectivités. Ne faites pas cette superposition: Maure/Raciste/esclavagiste. La lecture de votre blog pour un étranger conduit à un classement définitif: "les bidhanes ( je préfère les Maures à ce terme quand l'écrit est en français) sont les mauvais et les autres sont les bons, parmi les mauvais il y a une petite partie qui rejoint les bons".
2. Un homme d'Etat comme vous peut calmer ses colères et ne pas réagir aux provocations. Votre âge, votre sagesse, mais aussi votre objectif d'être le leader d'une grande partie des mauritaniens vous permettent d'ouvrir vos bras et de mettre beaucoup de monde dans votre giron.
3. Je reste convaincu, à la lecture de la configuration politique mauritanienne actuelle, que l'UFP et l'AC originelle et non l'APP actuelle, pourraient apporter des changements importants dans la compréhension mutuelle des mauritaniens entre eux et dans le développement harmonieux de toutes nos communautés.
4. Je vous souhaite bonne chance
Qu'Allah guide vos pas vers plus d'équité et de noblesse du coeur.
Mohamed OULD HAMME
At 20 novembre, 2006, Anonyme said…
J'ai été ravi de découvrir toute la dimension de votre personnalité grâce à ce blog.
En prenant connaissance votre réelle volonté de changement, une seule question me taraude l'esprit : comment apporter mon soutien à une si noble cause?
SMG, Paris
At 08 décembre, 2006, Anonyme said…
Bonjour,
Vivement une force politique des Haratine.
Mr Messoud, parlez moins de vous et beaucoup des stratégies de lute cotre l'appauvrissement de cette couche.
At 14 décembre, 2006, Anonyme said…
Mes sincères Felicitations M. Massaoud, pour la création de ce trait d'union vous liant et par conséquent votre parti, principalement à la diaspora mauritanienne tant dispersée dans les quatres coins de la planète Terre, et j'ignore s'il y'en sur d'autres planètes(Rire).
Alors M.Massaoud, j'ai toujours apprécié votre militantisme pour la justice, mais quelques remarques me restent sur la langue(si j'oses dire) en ce qui concerne votre parcours que vous avez décrit sur ce blog. Ce sont des idées que j'ne crois pas que j'aurais le temps de les livrer aujourd'hui, mais en bref, on peut constater que vous ciblez principalement la couche sociale à laquelle vous appartenez, à savoir les Haratines, ce qui à mon avis pourra toucher à la cohésion Nationale, alors d'autres feront quelque chose semblable, chaque ethnie ou groupuscule aura son parti propre, et en toute ignorance de ses principes, mais y adhérant pour la simple cause qu'il est dirigé par des appartenants à son ethnie ou groupuscule, et la conséquence sera à l'avantage de personne...Et l'exemple du Liban est d'actualité et argumente davantage cette vision(les Chiites avec le Hezbollah, les Sunnites avec ...).
Et j'aimerais bien avoir des éclaircissements de votre part.
Veuillez agréer les sentiments de ma très haute considération.
Mon e-mail est sidyahmed2006@yahoo.fr
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